Le paradoxe temporel nouvel an et les autres jours...
Par gamerpsy le mercredi, juillet 6 2011, 15:35 - Absurdités du quotidien - Lien permanent
Aujourd'hui pour lancer le sujet des absurdités du quotidien je vais commencer avec l'expression de l'heure et donc de la notion du temps. Tout le monde sera d'accord pour dire qu'une journée dure 24 heures, ce qui se traduit par J1 commence à 0heure 0minute et 1 seconde et se termine à 23heures 59minutes et 59 secondes ( minuit étant un instant "entre-deux" qui ne dure qu'une durée insignifiante ). Fort de ce pré-requis vous pourrez constatez autour de vous que cela n'est pas si évident pour la majorité d'entre nous ! En effet la majorité des gens lorsqu'il est 1 heure du matin se situent encore au niveau temporel à la veille, si bien qu'à une heure du matin ils vous parleront de "demain" pour évoquer le tout à l'heure dans la journée. Lorsque j'ai eu le malheur de leur faire remarquer le problème d'appréciation de cette situation temporelle j'ai eu droit à des "oui mais toi t'es trop carré !" ou alors " du moment que j'ai pas dormi je suis encore la veille", bref des justifications qui s'effondrent face à cet unique argument : Lorsqu'il est minuit passé le 31 décembre tout le monde s'accorde pour dire "Bonne année ! on est le 1er janvier !" mais le reste de l'année ces mêmes personnes ( la grande majorité de la population ) sont celles qui à minuit passé vous parlent de la veille comme si ils y étaient encore !
Mon explication : Il s'agit d'un biais de complaisance. Le fait d'avoir passé minuit signifie que la nuit va être courte, afin de minimiser l'importance du manque de sommeil en prévision se dire qu'on va se réveiller le lendemain donne l'illusion de faire une nuit complète, ainsi se serait une sorte de défense contre la pensée "zut la nuit va être courte !"
Commentaires
L'explication peut éventuellement varier selon les situations, les personnes et les conventions.
Pour décider si l'on est passé d'un jour à l'autre, on peut procéder par rationalité ou par intuition.
Quand on dit demain on pense bien au "jour" d'après. Ne dit-on pas "demain est un autre jour". C'est une notion relative et intuitive. On pense à ce que sera demain, ce que l'on fera demain. Le lendemain implique un sentiment, une projection.
En revanche la "date", elle, est absolue, mesurable donc rationelle. Elle demande un appareil correctement étalonné pour en obtenir la valeur exacte. On ne la ressent pas, c'est une mesure froide.
Lorsque l'on fête le nouvel an, nous concentrons notre attention sur la "date" (et sur les secondes). Les autres jours de l'année, notre attention se porte plutôt sur ce que le fera le "jour" d'après.
La collision entre ces deux manières de penser peut amener un paradoxe apparent. Mon point de vue est que chacun a raison: les interlocuteurs ne sont simplement pas sur le même canal de communication.
Merci Patrice pour votre participation à ma reflexion.
Votre approche de la question est intéressante, surtout votre apport via la notion de rationalité et celle d'intuition.
Je me fiche de savoir qui a raison des deux "camps" car tout est, pour reprendre vos mots, question de canal de communication.
Ce qui m'interroge toujours c'est cette incohérence dont nous faisons la plupart l'expérience entre le nouvel an et le reste de l'année.
Comment les gens se basant sur leur intuitions tout au long de l'année peuvent ils adhérer à la rationalité pour ensuite reprendre leurs habitudes d'intuitifs ?
Est-ce juste de l'immitation pour participer à la fête sans vraiment adhérer à la rationalité ?
Ceci irait dans le sens de ma première hypothèse, celle du biais de complaisance.
Bonjour,
Plutôt que de l'incohérence, n'est -ce pas juste une histoire de symbolique. Symboliquement le 1er janvier ne peut être que "maintenant" alors que le jour suivant ne peut être que le lendemain même si on est déjà à demain Comme quoi aujourd'hui c'est déjà demain n'est pas toujours vrai
Bonjour,
Cette histoire de symbolique est une vision qui ressemble à du psychanalytique :p
J'ai du mal à saisir les subtilités de ce concept mais il vient de m'amener par association d'idées à développer l'explication de ce qui est pour moi un biais de complaisance.
Ce que vous appellez symbolique me fait penser à évènement marquant, par conséquent du moment qu'un jour (date anniversaire, fête,...) nous touche et nous motive nous serons amenés à adopter la logique du 0 heure 0 minutes et 1 seconde jusqu'à 23h 59 minutes et 59 secondes pour définir la durée d'un jour.
La transition 31 décembre - 1er janvier étant généralement festive il est donc logique que le biais disparaisse à ce moment précis !
Ceci dit je suis preneur d'une reformulation plus "Pour les nuls" de votre commentaire afin de pouvoir mieux comprendre votre raisonnement